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Après le pain, l’éducation est le premier besoin d’un peuple », rappelait Danton en 1793. Deux siècles plus tard, ce constat demeure brûlant d’actualité. Pourtant, classe après classe, école après école, notre école publique est méthodiquement fragilisée. En Gironde, les fermetures se multiplient : Bommes, Bègles, Bordeaux, Arcachon, Pujols-sur-Ciron, Blaye, Mérignac, Cenon, Gradignan, La Réole, Langon, Libourne, Pessac… Rien qu’en 2025, notre département a perdu 105 classes de maternelle et d’élémentaire.

Depuis 2017, ce sont 2 238 écoles qui ont disparu à l’échelle nationale. Ces décisions sont incompréhensibles, même dans un contexte de baisse démographique, alors que la France détient déjà le triste record des classes les plus chargées d’Europe : 18 élèves par enseignant dans le primaire contre 13 en moyenne européenne.

L’école est à un point de bascule. Victime d’un sous-investissement chronique, elle s’épuise sous les coupes budgétaires, les fermetures de classes et les réformes inégalitaires. Or, loin d’être un coût, l’École est un investissement pour l’avenir. Pourtant, depuis 1996, sa part dans le PIB recule et la France dépense 11 % de moins par élève que la moyenne de l’OCDE.
Dans nos villages comme dans nos quartiers populaires, elle est souvent le dernier service public, un lieu essentiel de vie sociale et de cohésion pour nos territoires. Fragiliser notre système éducatif, c’est accentuer les inégalités scolaires, notamment en zone rurale où 23,6 % des jeunes arrêtent leurs études après le secondaire, contre 15 % en moyenne nationale.

Nous devons « mettre l’instruction à la portée de tous les citoyens » comme nous le rappelle l’article 22 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Mais comment garantir ce principe constitutionnel quand plus de 17 000 écoles ont fermé en 40 ans ? La multiplication des déserts scolaires est une grave rupture d’égalité qui menace notre cohésion nationale et fait de nos campagnes des territoires oubliés de la République.

De même, les ghettos scolaires où se reproduisent les inégalités et les fractures sociales ne sont plus acceptables. Et ce n’est pas la mise en place de groupes de niveau qui permettra de les résorber, mais bien la mixité scolaire qui tire l’ensemble des élèves vers le haut et permet de faire société.

L’école de la République n’est pas qu’un idéal à convoquer ponctuellement, elle repose sur des personnels qui ont besoin de moyens, de reconnaissance et de considération. L’École que nous défendons, c’est celle qui émancipe, celle qui développe l’esprit critique, celle qui apprend le vivre ensemble et la tolérance, celle qui garantit l’égalité des chances à tous les élèves.

Mais cette école est fatiguée. Il est temps de lui donner les moyens d’assurer ses missions. C’est un choix politique, un choix de société. Et c’est celui pour lequel je me suis battu depuis 5 ans et pour lequel je continuerai de me battre, aux côtés de toutes celles et ceux qui refusent de voir sacrifier l’avenir de nos enfants.

Ce carnet est disponible en version papier à l’envoi sur simple demande à m.de-marco@senat.fr.