Suite à l’assassinat de Samuel Paty, j’ai posé une question à Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale le mercredi 21 octobre 2020:

« M. le Président, M. le Ministre de l’Education nationale, mes chers collègues, ma première pensée va à la famille de Samuel Paty, sa femme et son fils. La violence de cet assassinat montre l’immense difficulté et la mission essentielle du métier de professeur aujourd’hui :

– Immense difficulté car depuis plusieurs années, les enseignants sont en première ligne face aux événements graves auxquels sont confrontés nos enfants.

– Mission essentielle car il s’agit d’accompagner tous les enfants de la République sur le chemin de la connaissance et de la réflexion, gage et moyen d’une vraie liberté de pensée. L’éducation et la construction de l’esprit critique sont les conditions de la démocratie et de la lutte contre le terrorisme.

À côté de cette tragédie, combien d’enseignants confrontés à d’énormes difficultés dans leur pratique quotidienne ? Les relations se tendent et trop souvent l’accompagnement, le soutien, la formation manquent cruellement.

Nous assistons à une paupérisation du service public de l’enseignement qui laisse aujourd’hui les professeurs, seuls, garants des principes de la République. Il n’y a plus de formation continue digne de ce nom, en particulier sur les sujets de la citoyenneté et du vivre ensemble. Pourtant, ce besoin est réel et doit être réalisé pendant le temps scolaire avec des moyens de remplacement appropriés.

Monsieur le Ministre, pour avoir été enseignante en collège pendant 30 ans c’est avec beaucoup d’émotion et d’inquiétude pour l’avenir que je vous demande quel plan de formation ambitieux vous allez mettre en oeuvre dès la rentrée de novembre ? Allez-vous nous proposer un énième numéro vert ou prendre de véritables mesures pour accompagner comme il se doit les professeurs face aux enjeux actuels de notre société ? Il est important d’honorer la mémoire de Samuel Paty en poursuivant son travail. »