Alors que nous devons nous préparer à des feux plus nombreux, plus étendus, et plus violents, le Parlement vient d’adopter un texte qui fait l’apologie des petits pas. 

Suite à la Commission mixte paritaire (CMP) du 19 juin 2023, la proposition de loi visant à « renforcer la prévention et la lutte contre l’intensification et l’extension du risque incendie » vient d’être adoptée par le Parlement.

Lors de cette CMP, la majorité présidentielle a assumé son manque d’ambition en se limitant à des considérations budgétaires. 

L’élaboration d’une stratégie nationale de défense contre les incendies, l’exonération de la TICPE pour les véhicules des SDIS, ou le renforcement des obligations légales de débroussaillement (OLD) vont dans le bon sens. Mais de nombreuses avancées ont été supprimé comme le crédit d’impôt pour la réalisation des OLD, la prise en compte des besoins de la sécurité civile dans la politique de gestion de l’eau, ou des mesures en faveur de la biodiversité et de l’adaptation des forêts au dérèglement climatique. 95% des feux sont d’origine humaine, pourtant la prévention et la sensibilisation sont le parent pauvre de cette loi. Alors qu’il manque 50 000 sapeurs-pompiers volontaires en France, l’exclusion des collectivités locales du dispositif de réduction des cotisations patronales pour la mise à disposition des agents sapeurs-pompiers volontaires est également un non-sens.

En avril dernier, en tant que Vice-Présidente de la commission spéciale chargée d’étudier cette proposition de loi, j’ai défendu près de trente amendements. Mais les rares avancées que nous avions obtenues ont été balayées lors de la CMP.

La majorité présidentielle préfère guérir plutôt que prévenir. Ainsi, malgré les maigres avancées permises par ce texte, nos sapeurs-pompiers et nos collectivités locales continueront à assumer les responsabilités de l’État. Le groupe écologiste a voté POUR cette loi qui est une première étape. Mais il s’agit d’une occasion manquée pour, enfin, apporter une réponse à la hauteur des enjeux.