Depuis 2018 et le mouvement MeToo, la société a pris conscience des violences sexistes et sexuelles dans le monde du cinéma. MeToo a également ouvert la voie à une réflexion plus large sur le rôle de la domination masculine derrière la caméra et dans la perpétuation de stéréotypes. Pourtant, les pouvoirs publics n’ont mis en place aucune réponse législative satisfaisante.

Avec ma collègue Mathilde Ollivier, nous avons proposé dans une tribune au « Monde » que le Centre national du cinéma cesse de subventionner des entreprises de production dont les films ont donné lieu à des violences sexistes ou sexuelles avant, pendant ou après les tournages. En effet, il est urgent de réaffirmer la responsabilité du producteur. Il lui revient de s’assurer du respect du droit du travail et de la sécurité de toute l’équipe, à tous les stades de la production.

J’ai défendu cette proposition au Sénat lors de l’examen d’un texte sur la filière cinématographique. Mon amendement pour retirer les aides du CNC aux entreprises de production en cas de condamnation pour violences sexistes ou sexuelles a été adopté à l’unanimité. Une belle victoire contre les violences sexistes et sexuelles ! 

Concrètement, cet amendement propose de sanctionner l’entreprise de production qui n’aurait, d’une part, pas respecté ses obligations de prévention et, d’autre part, serait engagée dans un tournage sur lequel des atteintes à l’intégrité physique ou psychique auraient été constatées et pénalement sanctionnées. Cette entreprise devrait rembourser au #CNC la totalité des aides perçues.

Cette disposition a pour double objectif :

👉 De responsabiliser les producteurs, sans déresponsabiliser les auteurs de violences ou de harcèlement, afin qu’ils mettent en place des dispositifs de prévention et de lutte contre les violences et le harcèlement

👉 D’encourager les victimes de violences et de harcèlement à agir en justice pour que les faits soient qualifiés pénalement.

Avec le groupe Ecologiste – Solidarité et Territoires nous continuerons à apporter des réponses législatives pour faire progresser la parité, la formation et la lutte contre les violences sexistes et sexuelles.