L’information de qualité a un coût, mais il est inférieur au prix démocratique de la désinformation. Nous devons faire de l’information un bien commun.

Un média n’est pas une entreprise comme une autre, c’est une entreprise qui produit un bien public, l’information. A ce titre, la liberté de la presse est un élément fondamental de la démocratie, protégé par notre Constitution. 

La fragilisation budgétaire de l’audiovisuel public, l’ingérence éditoriale des pouvoirs publics et des actionnaires, la concentration médiatique et la marginalisation de l’information journalistique menacent notre démocratie. Cette crise s’est accélérée ces dernières années par l’essor des réseaux sociaux, des fake news, et des nouvelles sources d’information en ligne.

En 2022, une commission d’enquête sénatoriale à laquelle j’ai participé a mis en lumière les bouleversements intervenus dans les médias et les leviers d’action pour y remédier.

Suite à ce travail, je viens de déposer deux propositions de lois pour défendre l’accès à une information de qualité.

Ces textes répondent à 3 objectifs :

+ Garantir l’indépendance des médias

Google, Facebook et Amazon détiennent à eux seuls plus de 50% du marché mondial de la publicité. Dans un paysage médiatique où la gratuité apparente de l’information est compensée par un renforcement de la publicité et des partenariats, l’existence de médias indépendants financés par une taxation affectée est le seul gage d’une égalité d’accès à de l’information fiable.

+ Lutter contre la concentration des médias. 

Le secteur des médias est dominé par quelques géants : 10 personnes possèdent 90% des quotidiens nationaux. Pour défendre l’accès à une information de qualité, il est urgent de renforcer la gouvernance démocratique des médias et de limiter leur concentration.

+ Renforcer l’information environnementale

Alors que nous devons nous préparer à un monde à +4°C, il est vital de garantir une bonne information des citoyens aux enjeux écologiques. Comme le souligne le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) : « Les médias peuvent avoir un impact significatif pour faire progresser la conscience climatique et la légitimité des actions engagées ». Pourtant, l’espace médiatique consacré à ces enjeux demeure insuffisant.