A l’occasion de l’audience de la présidente de l’association « Alerte aux toxiques » Valérie Murat devant la cour d’appel de Bordeaux le 13 octobre 2021, j’ai réexprimé mon soutien dans son combat contre les pesticides.

Fille de viticulteur, Valérie Murat a vu son père mourir d’un cancer broncho-pulmonaire reconnu comme maladie professionnelle.
Révoltée, elle a fait de la lutte contre les pesticides sont combat et avec son association, elle affronte le lobby du vin en dénonçant la présence d’une forte quantité de pesticides dans les bouteilles de vin labellisées « Haute valeur environnementale » (HVE).

Ce label controversé ne semble en effet pas être à la hauteur de ses promesses et de nombreuses associations dénoncent un greenwashing déguisé. Une note de l’Office français de la biodiversité rédigée en 2020 remettait d’ailleurs en cause l’efficacité du label HVE avec des critères peu contraignants pour les grandes exploitations polluantes.

En réponse à ses alertes, Valérie Murat a été attaquée en justice pour « dénigrement des vins de Bordeaux » à la suite d’une plainte du Conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux (CIVB) et d’une vingtaine d’autres professionnels.

Ces mêmes plaignants ont demandé la radiation de l’appel de Valérie Murat, ce qui a donné lieu à l’audience du 13 octobre. Ce jour, de nombreuses personnes, notamment mon collègue Joël Labbé, se sont mobilisées et ressemblées pour la soutenir.

Un mois plus tard, le verdict est tombé et Valérie Murat ne peut faire appel tant qu’elle n’aura pas payé les 125 000 euros d’amende exigés par le tribunal de Libourne.

Les pesticides sont de véritables poisons dont les agriculteurs et les viticulteurs sont les premières victimes. En plus d’être néfastes pour la santé, ces produits phytosanitaires ont un effet dramatique sur la biodiversité et la qualité des sols.

Alors que Santé publique France et l’Agence nationale de sécurité sanitaire ont entrepris une étude sur les pesticides dans les exploitations viticoles (PestiRiv) dont les résultats sont prévus pour 2024, le CIVB s’est montrée hostile et refuse de coopérer avec les chercheurs.

Pour les pesticides viticoles comme pour les néonicotinoïdes, le chlordécone ou encore le glyphosate, les écologistes resteront intransigeants face aux pouvoirs des lobbys.